Présentation :
Une nuit, toute une nuit durant, on va découvrir et suivre la vie de cinq personnes qui ne dorment pas. ils sont insomniaques. Tous ont une raison bien précise de ne pas dormir. Peu à peu, on découvre comment chacun vit, domine ou subit son insomnie. Il y a « l’insomniée » suicidaire, « l’insomniée » amoureuse, « l’insomnié » saoul, « l’insomnié » vide, et « l’insomnié » éperdu. On bascule sans cesse d’une insomnie à l’autre… jusqu’au moment où des rencontres s’opèrent. Jusqu’au lever du soleil, ils vont partager leurs insomnies, leurs peines et leurs joies, et se découvrir bien des choses que le jour ne soupçonne pas.
En tant que metteur en scène j’ai essentiellement repris les notes de l’auteur. Celles-ci m’ont aidé dans la mise en scène de la pièce. Elles m’ont permis de réfléchir sur la signification des textes et du sens qui encore aujourd’hui m’étonne par leur profondeur et l’articulation scénique.
Gérard Chavy
Le mot de l’auteur :
La pièce a été écrite durant deux nuits d’insomnie, avec l’envie d’aborder ce sujet que tout le monde a un jour côtoyé de près. Moi le premier. Voilà ce qui a nous a motivé avant tout à le monter.
Le tout est bercé dans une ambiance étrange propre à l’univers de la nuit. Le ton du spectacle est aussi ironique qu’onirique.
Le texte, édité aux éditions Eclats d’encre depuis octobre 2002, a reçu un prix à l’écriture (Sartrouville, octobre 2001). Le spectacle a été récompensé par le prix du Conseil général (Festival de Maisons Laffitte 2002), et un prix coup de cœur pour l’interprétation de l’insomniée suicidaire (Festival de Bougival 2002).
Cette pièce fait appel à six comédiens. Mon envie première a toujours été de faire « une pièce de comédiens ».
La mise en scène a été un vrai casse-tête, car il fallait avoir nos cinq « Insomniés » sur scène avec chacun disposant de son propre espace. Cela est devenu possible grâce à une occupation intelligente de l’espace scénique. Chaque personnage a son champ d’action sur le plateau délimité par les lumières. « Y a des nuits… » joue donc des différentes ambiances, passant de la chambre chaude de l’Amoureuse à la rue éclairée par un réverbère ambré et une pleine lune.
Pour accentuer la fusion nous avons travaillé sur onze musiques qui soulignent les différentes humeurs du récit. Ces compositions aux tempos lents et aux mélodies mélancoliques accompagnent aussi bien la déambulation nocturne du Saoul que le mal être de la Suicidaire. Le spectacle débute et se termine aussi par une petite mélodie douce qui tourne en boucle, comme pour faire croire au spectateur qu’il ouvre et entre dans une boite à musique. Le genre de thème dont on n’arrive pas à se séparer et qui vous empêche de dormir.
En un mot, je dirais que ce spectacle est riche. Riche par ses comédiens qui donnent corps, voix et âme à ces « Insomniés », sans se ménager. Riche par son jeu de lumières subtil et de ses musiques envoûtantes. Riche enfin par une troupe dont on peut voir le plaisir à partager de beaux moments de théâtre avec ses spectateurs.
Lilian Lloyd - Auteur